
Département des relations ecclésiastiques extérieures
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Le métropolite Hilarion : il n’est pas question d’union entre orthodoxes et catholiques
Début décembre, pendant une rencontre avec l’archevêque Jérôme d’Athènes et de toute la Grèce, le pape François a prononcé une déclaration que beaucoup ont perçue comme une demande de pardon des catholiques, pour les fautes commises dans le passé à l’encontre des orthodoxes. « Les poisons du monde nous ont contaminés, la graine de la méfiance a accru notre distance, et je reconnais, à notre honte, que les décisions de l’Église catholique n’avaient rien de commun avec Jésus et avec l’Évangile. »
La présentatrice de l’émission de télévision « l’Église et le monde », Ekaterina Gratcheva, a demandé au métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, si cette déclaration est un pas vers l’union des orthodoxes et des catholiques, et, plus largement, si cette union est possible.
« Personne ne parle de réunion des deux Églises, car nos divisions sont très anciennes, les contradictions se sont accumulées ; les deux Églises vivent leur propre vie depuis près de neuf siècles, a constaté le métropolite Hilarion. Il y a des divergences dans la compréhension des dogmes chrétiens fondamentaux, sur la question de la vénération des saints. Par exemple, certains saints vénérés dans l’Église orthodoxe ne sont pas reconnus comme tels dans l’Église catholique ; et il y a quantité de saints catholiques que l’Église orthodoxe ne reconnaît pas. Il n’est donc pas du tout question d’unité, mais on peut parler de mettre enfin un terme à la situation de concurrence et d’hostilité qui a existé pendant des siècles. »
Cette déclaration du pape François n’est pas la première demande de pardon des pontifes romains aux orthodoxes, rappelle le président du DREE. Ses prédécesseurs ont fait des déclarations semblables, ils ont parlé franchement des nombreux torts des catholiques envers les orthodoxes.
Parmi ces torts, Mgr Hilarion a mentionné les violences commises à plusieurs périodes contre les orthodoxes, et l’uniatisme, qui est toujours un facteur de division. « Les catholiques ont cherché à convertir les orthodoxes au catholicisme par tous les moyens. L’un de ces moyens était l’uniatisme : il était permis aux orthodoxes de conserver leur rite, mais ils devaient rejoindre l’Église catholique, adopter la doctrine catholique, y compris celle de la juridiction universelle du pape de Rome » a expliqué le métropolite Hilarion.
L’uniatisme, selon lui, est une fraude, puisque beaucoup d’orthodoxes, en devenant uniates, ne soupçonnaient même pas qu’ils changeaient de foi, puisqu’extérieurement, les choses restaient telles qu’elles avaient toujours été : mêmes ornements liturgiques, mêmes prières, mêmes chant d’église.
« Quand le patriarche Cyrille a rencontré le pape à La Havane, ils ont fait une déclaration commune disant clairement que l’uniatisme n’est pas une méthode pour parvenir à l’unité » a rappelé Mgr Hilarion. « C’est une déclaration très importante de la part du pontife romain ».
Quant aux déclarations récentes du pape François en Grèce, elles peuvent être considérées comme une contribution importante à la normalisation des rapports entre orthodoxes et catholiques, bien qu’il ne soit nullement question d’une réunification des Églises, ni au niveau officiel, ni au niveau officieux, a souligné le président du DREE.
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